lundi 9 avril 2018

L'INSOUMIS

33ème séance avec débat








L'INSOUMIS
 Documentaire français de Gilles Perret (2018 – 1h35).




VENDREDI 6  AVRIL 2018  (CINE DEBAT)
20H30  


EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR
GILLES PERRET



La campagne présidentielle 2017 de Jean-Luc Mélenchon.
Politique, social, personnage hors norme.



On aurait pu croire à un hors sujet mais ce ne l’était pas tant que cela.
Ce n’est pas par hasard qu’au coeur du film on ait cette remarque qu’en France, spécificité peu compatible avec les objectifs du Conseil National de la Résistance, et même peu compatible avec la démocratie tout court, on ait 9 financiers qui possèdent 90 % de la presse nationale.

Si bien que ce documentaire hors norme révèle pour la première fois avec ce degré d’évidence à quel point cette élection elle-même hors norme (des effondrements inattendus des partis les mieux installés jusque-là) était largement le fait d’une opinion manipulée par un monde médiatique tireur de grosses ficelles. Leur candidat partant sans base établie sur la ligne de départ, il s’agit dans un premier temps de faire en sorte que toutes les unes visibles soient pour lui (« Il est capable de diriger la France… Il est même capable de sortir son chien ! », commente Mélenchon en consultant la presse). Puis de faire monter les deux challengers (là Mélenchon est sympathique et cultivé, là Marine n’est pas son père), pour obtenir une partie équilibrée à quatre participants. Puis, dans un second temps, sélectionner habilement la candidate repoussoir qui fait gagner quiconque l’affronte et lancer le Mélenchon bashing (la proximité avec les affreux dictateurs d’Amérique latine !). Ensuite, il suffira de lancer la grosse Bertha de l’affreux retour du fascisme en France pour que l’affaire soit pliée.

Bien joué. Mais le côté odieux de ces manipulations est tellement visible que le film en devient devant l’histoire un témoignage des plus subversif. Alors le barrage contre le candidat trop menaçant devient un barrage contre le documentaire trop dangereux. Pendant qu’on endort le public avec un débat orienté sur les « fake news » (comme si la vraie question démocratique n’était pas la maîtrise des « true news », à savoir qui décide qu’une "news" en est une ou pas, et si oui avec quelle importance) voilà que Gilles Perret, le chouchou médiatique quand il sortait La sociale, devient soudain aussi ostracisé que le personnage qu’il a eu le toupet de filmer sans haine et sans remords.

« Le premier qui dit la vérité, Il doit être exécuté » prévenait Guy Béart en son temps. C’est malheureusement l’éternelle morale de toutes ces histoires. Jusqu’à quand ? Peut-être jusqu’à ce qu’une prise de conscience plus large rende ces jeux malsains largement inopérants. Et qu’on retrouve les mesures salutaires prises en leur temps par le Conseil Nationale de la Résistance. Français, encore un effort pour devenir démocratiques ! C’est peut-être ça, au fond, la vraie morale du film : comment, pour un peuple, passer de l’état d’un soumis au statut d’insoumis.

Résumé avec Aznavour :

Il se voyait déjà tout en haut de l’affiche :
Ce n’est pas sa faute mais celle des médias qui l’ont démoli.
(et ce n’est que secondairement si c’est aussi « celle du public qui n’a rien compris »).

Et pour ne pas désespérer de l’avenir, il suffit d’écouter la fin de la chanson :

On ne m'a jamais accordé ma chance 
D'autres ont réussi avec peu de voix et beaucoup d'argent 
Moi j'étais trop pur ou trop en avance 
Mais un jour viendra, je leur montrerai que j'ai du talent.



Et on ne le répétera jamais assez :

Les médias professionnels qui ne jouent pas leur rôle sont les meilleurs agents publicitaires des médias alternatifs... dont ils se plaignent.


A ce sujet, on ne peut que se souvenir qu'on est cinq ans après le film du même réalisateur LES JOURS HEUREUX. On y voyait déjà Jean-Luc Mélenchon.



Ce film est une défense et illustration du programme du CNR. Rappel partiel ici, en focalisant sur la presse:




Programme du CNR


Née de la volonté ardente des Français de refuser la défaite, la Résistance n’a pas d’autre raison d’être que la lutte quotidienne intensifiée.

Cette mission de combat ne doit pas prendre fin à la Libération. Ce n’est, en effet, qu’en regroupant toutes ses forces autour des aspirations quasi-unanimes de la Nation, que la France retrouvera son équilibre moral et social et redonnera au monde l’image de sa grandeur et la preuve de son unité.

Ainsi, les représentants des organisations de Résistance, des centrales syndicales et des partis ou tendances politiques groupés au sein du Conseil National de la Résistance, délibérant en Assemblée plénière le 15 mars 1944, ont-ils décidé de s’unir sur le programme suivant, qui comporte à la fois un plan d’action immédiate contre l’oppresseur et les mesures destinées à instaurer, dès la libération du territoire, un ordre social plus juste.

I Plan d’action immédiate (…)

II Mesures à appliquer dès la libération du territoire

Unis quant au but à atteindre, unis quant aux moyens à mettre en œuvre pour atteindre ce but qui est la libération rapide du territoire, les représentants des mouvements, groupements, partis ou tendances politiques groupés au sein du C.N.R., proclament qu’ils sont décidés à rester unis après la Libération :

1) Afin d’établir le gouvernement provisoire de la République formé par le général de Gaulle pour défendre l’indépendance politique et économique de la Nation, rétablir la France dans sa puissance, dans sa grandeur et dans sa mission universelle ;

2) Afin de veiller au châtiment des traîtres et à l’éviction dans le domaine de l’administration et de la vie professionnelle de tous ceux qui auront pactisé avec l’ennemi ou qui seront associés activement à la politique des gouvernements de collaboration ;

3) Afin d’exiger la confiscation des biens des traîtres et des trafiquants de marché noir, l’établissement d’un impôt progressif sur les bénéfices de guerre et plus généralement sur les gains réalisés au détriment du peuple et de la Nation pendant la période d’occupation, ainsi que la confiscation de tous les biens ennemis y compris les participations acquises depuis l’armistice par le gouvernement de l’Axe et par leurs ressortissants, dans les entreprises françaises et coloniales de tout ordre, avec constitution de ces participations en patrimoine national inaliénable ;

4) Afin d’assurer :

- le rétablissement de la démocratie la plus large en rendant la parole au peuple français par le rétablissement du suffrage universel ;

- la pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression ;

- la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’Etat, des puissances de l’argent et des influences étrangères ;



Comme on peut aisément le constater de nos jours, on n'est plus du tout dans ce cadre.
Plus de presse indépendante des puissances d'argent.
Plus de presse indépendante. 
Plus de démocratie.
CQFD.
Merci Perret!








La critique de L'OBS. La question (pourtant euphémisée...) qui tue:

La postérité que le peuple français lui a refusée, ce documentaire hagiographique de Gilles Perret ("la Sociale"), qui a suivi l'insoumis durant trois mois, de son premier multi-meeting en hologramme à la défaite du premier tour, la lui offre. On l'aurait bien regardé distraitement à la télé, il sort en salles. Les chaînes n'auraient-elles pas goûté la peinture à charge des médias qui, quand ils ne sont pas atteints de macronite aiguë, ne voient chez les politiques que des pièges à clics ? C'est pourtant ce qu'il y a de plus réussi.



DANS LES ARCHIVES DU BLOG





Glles Perret, un habitué de nos débats (2 fois avec LA SOCIALE). Rappel :

vendredi 6 janvier 2017

vendredi 1er avril 2016


Rendez-vous a d’ores et déjà été pris avec la concrétisation des prochains projets…















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Berry républicain 2 décembre 2017



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