dimanche 14 janvier 2018

PAUSE CRITIQUE JANV 18

avec Francis de Laveleye
(producteur et maître de conférences à l’Université Libre de Bruxelles)












Three Bilboards





Photo : il est venu à Vierzon, avec sa femme France Brel :

(Un grand merci pour nous avoir donné l'autorisation de diffuser ses critiques sur notre blog.)



FILMS JANVIER


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The Party de Selly Poter

Une partie de plaisir, un film rare, délicieux, simple et aussi amusant que surprenant. Le noir et blanc accentue sans doute la démarche " ceci est un spectacle ", d'une esthétique rare mais élégante. Les acteurs sont tous exceptionnels, d'un réalisme outrancier, car chaque personnage, très ancré dans la vie, adopte petit à petit un comportement d'une extravagance singulière ; à découvrir. Le film est construit comme un spectacle théâtral. Dans une maison se réunissent 4 couples ; sauf que l'épouse de l'un d'entre eux n'arrivera qu'à la toute fin, retenue ailleurs.
Bien entendu ce sont les sujets et les dialogues très bien écrits, très différenciés entre chacune de ces personnalités, qui amusent et surprennent. Unité de temps, de lieu et d'action, mais pas vraiment une tragédie. Les sous-textes sont nombreux, liés à la politique anglaise en première apparence, puis, à toutes formes de relations humaines, au vieillissement des gens et de la société, le tout pendant que le soir tombe et que la nuit s'installe, simple mais percutante métaphore. Si le film est court, c'est que tout est dit en une heure dix. Filmé avec une adresse toute particulière en long plans, caméra à la main ; rien que cet aspect du film mérite une particulière attention. Et vous penserez sans doute aux plaisirs que d'autres films très " théâtre " vous ont procuré. Celui-ci s'y ajoutera si vous prenez son parti.



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Darkest Hour de Joe Wright

Le film est à l'image du personnage décrit : fort, colossal, lourd, assertif. Et souvent drôle. Ce qui peut paraître provoquant lorsque l'on s'empare du récit des ces semaines cruciales où l'Angleterre fit le choix déterminé de refuser de pactiser avec le IIIe Reich ; ce qui fut un moment envisagé, le film le rappelle avec à propos ! L'histoire risque toujours de devenir hagiographique. Ici, ce travers est évité. De toutes sortes d'amusantes façons. Et le spectacle fait honneur au cinéma " historique " qui a pour horizon la reconstitution des images du passé (le blockhouse de commandement est e.a. un décor peu ordinaire comme le Parlement qui fut bombardé et jamais reconstruit à l'identique). Certains moments parlementaires ou royaux sont superbement mis en scène. Vous découvrirez comment un réalisateur fait le lien entre sa mise en image et les menaces venues du ciel rappelées par de brillants mouvements de caméra. Mais surtout le film attache par l'intérêt des personnages qui s'y confrontent, tous interprétés de façon " très british " ce qui donne au film une saveur dont la tragédie de ces heures sombres avait besoin pour ne pas sombrer dans le biopic convenu. C'était hélas une chose qui caractérisait l'un des précédents films de Wright : Anna Karenine. Ici l'histoire vraie, tragique (Dunkerque à nouveau) confère à ce film une aura que la nécessité de ne pas oublier impose, pour que jamais ne renaisse la bête immonde.



449
Downsizing de Alexander Payne

"Réduction de taille". Ce n'est pas le cas du film, long. Mais charmant. Un film cyberpunk, dystopique... Voilà des qualificatifs qui sont très snobs mais pourraient alimenter les discussions des enragés de ce type de fiction, celle dans laquelle la réduction des corps humains serait possible et sollicitée par des gens conscients que cette façon d'agir permettrait de sauver la planète.
Au départ de cette idée, nous sommes baladés, lentement, de réflexions en scènes de dialogue, de rencontres en découvertes, qui prennent toutes leur temps et petit à petit précisent les enjeux et la complexité (présentée de façon amusante et techniquement très adroite) de la cohabitation de deux mondes : Les Voyages extraordinaires de Gulliver revisités, façon écolo. Laissez-vous emporter dans ce mélange de naïveté charmante, de comédie simpliste, pleine de belles images, de conversations messianiques, d'apprentis gourous reconnaissables à leur abondante toison. Les bons sentiments, les réflexions de magasines de salles d'attentes dégoulinent de ce miel un peu collant qui est le produit d'une pensée progressiste, mâtinée d'un prosélytisme un rien infantile.



450
The Post de Steven Spielberg

Un film passionnant. Et d'un très grand intérêt car, comme un combat de David contre Goliath, il décrit la confrontation de deux pouvoirs, de deux raisons d'agir : la défense de la Nation et la Liberté de la presse. Le 2e et le 4e pouvoir.
La période choisie est celle de la guerre du Vietnam et le prétexte, la publication de rapports classés Secret Défense.
Le film est d'une écriture très classique, chronologique et sans grande originalité. Ce qui en fait sa grandeur, c'est la qualité des acteurs, tous. La reconstitution de l'époque, et en particulier celle de la fabrication d'un journal au temps des linotypes. Mais le sujet est évidemment d'une actualité brûlante et son traitement est riche, sans être trop manichéen. Un peu " tenue de soirée " avec plastrons amidonnés et cheveux gominés, mais c'est l'époque qui le veut. La musique de John Williams contribue à cette ambiance empesée.
Le scénario nécessite de bien s'accrocher pour comprendre toutes les strates qui se superposent dans le récit, mais à juste raison. Et la courte séquence de fin est la cerise sur le gâteau, car chacun sait la suite qui sera réservée à l'action évoquée, qu'un seul nom, connu depuis à travers le monde, résume.
Nous sommes souvent irrités par les journalistes, en particulier lorsqu'ils abordent un sujet que l'on croit mieux connaître qu'eux. Il faut se souvenir que " les journalistes écrivent les brouillons de l'histoire ". Et ici, l'histoire étant connue, le travail des journalistes et de ceux qui les soutiennent est mis à l'honneur. En cette période de " lanceur d'alerte " " papers " et autre " leaks " la chose mérite d'être mise en lumière. De brillante façon.



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Wonder Wheel de Woody Allen

Et un de plus. Acidulé, inspiré par un sujet shakespearien pour midinettes, dans un superbe décor reconstitué d’un champ de foire au bord de la plage.
Le charme du film vient essentiellement de sa mise en image très ektachrome qui permet des rousseurs à faire pâlir d'envie. Le travail sur l'image est d'une grande sophistication. Tous les personnages sont un peu " trop " et cela donne un style à leurs hystéries et une vague crédibilité à leurs destins de " boulevards du crimes, " d' " Enfants du paradis " façon américaine. Un film que l'on peut programmer pour une petite soirée de dépaysement, pas de sang, pas de sexe, et pourtant une certaine forme de cruauté, un cynisme feutré que la monstruosité humaine inspire, en mode mineur, sur une musique irrésistible de charme.


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La Douleur de Emmanuel Finkiel

Bouleversant, exceptionnel, d'une intensité émotionnelle sans exemple à mes yeux. L'histoire est simple, elle prend naissance à la suite de l'arrestation par les Allemands d'un résistant. Nous suivrons le parcours d'angoisse, de doutes, d'espoirs de sa compagne, Marguerite. Les décors et surtout le traitement de l'image, la photographie, les lumières, les cadres, l'utilisation des focales, les flous, les profondeurs de champs si bien utilisées font en sorte que le spectacle épouse les pensées, à courte vue, pénétrantes, imprécises, troublées et troublantes, étriquées, ne laissant qu'entrevoir une partie de la réalité. Et l'une des réussites du film est, me semble-t-il, d'avoir utilisé des images dans lesquelles le personnage se dédouble, sorte de schizophrénie du regard, de la pensée, rendue tangible pour le spectateur. La voix off est d'une élégance admirable et contribue pour beaucoup à créer cette empathie qui alimente les larmes, bien au delà de la fin de la projection, moment prolongé par un lourd silence dans la salle.
Mélanie Thierry est prodigieuse. No make up. Mais, présente dans chaque plan, elle vous pénètre par sa douleur jusqu'au fond des tripes. Le César de la meilleure actrice lui revient de droit ! Comme pour l'image de Alexis Kavyrchine. Les décors sont admirables dans l'ensemble et dans les détails. Tout semble tellement vrai, jusqu'à ces cigarettes puantes et leurs fumées qui diffusent subtilement les lumières. La bande sonore m'a semblé parfaitement adéquate et, bien qu'écrite avant la guerre, et en italien, la musique de " J'attendrai " traverse le cœur lorsqu'elle se fait entendre parmi tant d'autres moments où l'accompagnement sonore joue son rôle, admirablement.
Mais au delà de ces réussites cinématographiques, ce qui bouleverse dans cette douleur, c'est celle d'une génération qui n'a pas pu faire son deuil, prise entre le besoin de reconstruire, d'oublier au plus vite, de nier souvent ce qu'il fallut ensuite des décennies pour le mettre en lumière. Ce film y contribue de façon magistrale. Et Madame Shulamit Adar est à elle seule une raison d'aller voir le film. Elle incarne la maman attendant inlassablement le retour de sa fille qui fut raflée.
Cette production utilise le tax shelter et une fois encore au bénéfice exclusif de " l'image française " du film, même si économiquement parlant, l'argent du contribuable a été dépensée comme il se doit. Mais elle ne contribue pas à la notoriété du cinéma belge qui doit se contenter pour sa promotion de la cérémonie des Magritte...



453
In the Fade (Aus Dem Nichts) de Faith Akin

Titre étrange et peu explicite pour le mélange de trois choses ; et ce ne sont ni des clous, ni de l’anti-herbe, ni du gazole.
Mais la tragédie foudroyante des survivants d'un attentat, les détours terribles de la Justice des hommes et la tentation, je devrais écrire " les " tentations, qui en sont les conséquences.
Voilà donc un film qui n'est pas de la gaudriole, il bouleverse profondément en son début surtout. Puis, ayant " partagé " en quelque sorte le drame évoqué par le scénario et très bien mis en scène, une certaine distance s'installe qui laisse plus la place à la réflexion : celle du procès de ces gens qui par leurs actes, se sont exclus du genre humain.
Et troisième " acte ", celui de la solitude face à un destin insurmontable. Comment survivre ? Et est-ce possible ?
Le traitement est sans angélisme ; les personnages ont tous leur part d'ombre, les acteurs sont magnifiques, inconnus ici car issus de l'Allemagne. Diane Kruger n'a pas usurpé son titre à Cannes. L'image est âpre, et ne vous y trompez pas : la pluie omniprésente fait ensuite place au soleil ; mais la lumière est parfois trompeuse et n'amène pas nécessairement la clarté espérée.


441
Molly'game de Aaron Sorkin

C'est une plongée dans l'enfer du jeu pour gens extrêmement riches. Ce qui en fait l'intérêt, c'est d'être témoin de choses très privées car ce type de jeu ne se pratique pas dans des stades, mais dans des lieux intimes, secrets, accessibles aux seuls happy few très nantis. C'est aussi la construction du scénario par un orfèvre du métier qui rend le film intéressant. Parce que l'on sait dès le début les 3 éléments essentiels qui sous-tendent le destin de Molly : sportive de très haut niveau, sa carrière de skieuse est arrêtée suite à un accident. Après une période de petits boulots, elle se met à organiser des soirées poker de haut vol. Et enfin, le FBI s'empare d'elle pour remonter vers les joueurs fortunés qui ne sont peut-être pas tous d'une moralité exemplaire. Par contre les " valeurs " qui sous-tendent les choix de Molly, les risques qu'elle prend, méritent d'être médités, même si, dans le film, c'est un des ingrédients utilisés avec talent pour épicer l'histoire plus que pour lui donner un sens profond.

Jessica Chastain est souveraine, elle est de tous les plans, somptueusement belle, elle dégage une puissante force de caractère, une personnalité hors du commun. Mais elle n'est pas seule, tous les rôles sont superbement incarnés. Le récit est construit d'une façon telle qu'il rebondit comme la bille d'un " trek billard " (Flipper pour les non bruxellois). La structure du film n'est pas chronologique, ce qui relance bien l'intérêt car l'on souhaite comprendre ce qui fait d'une belle femme, une proie pour les flics, d'une famille tyrannique, un enfer pour une jeune sportive hyper douée, et du milieu du jeu, une irrésistible fascination pour des personnalités de premier plan que l'on croirait capables de plus de maîtrise de leur destin (et de leur fortune). Un film d'une exceptionnel virtuosité technique, narrative, dans lequel les meilleurs talents sont mis au service d'une histoire singulière mais qui touche par l'intensité des vies qu'elle permet de mettre en lumière. Parfois par de (trop) longs bavardages. C'est le métier des avocats de parler ; et dans le film, il ne s'en prive pas. C'est le jeu.



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L’Échange des princesses de Marc Dugain

Une très belle reconstitution historique qui sent l'antimite et l'encaustique. Rien que les costumes et les décors méritent l'intérêt des spectateurs qui aiment ce genre de films, très classiques, convenus, un peu amidonnés par le protocole, les dialogues écrits dans une belle langue qui n'est plus de notre temps, et dont le déroulement de l'intrigue, s'il n'est pas connu, est tellement prévisible que l'on ne peut parler d'intense suspens. La fascination vient des (très) jeunes acteurs qui arrivent à assumer leur royal destin avec une sincérité confondante et un talent remarquable. Broyés par l'histoire, ces souverains en devenir, ces reines de maisons de poupées, touchent par le malheur vers lequel inexorablement les mènent des volontés qui les dépassent. La princesse " espagnole " est interprétée par Anamaria Vartolomei qui est éblouissante. Autour d'elle, de jeunes talents tous bien dirigés et quelques briscards dont Andréa Féréole, somptueuse, ainsi que Lambert Wilson qui a déjà été meilleur et Olivier Gourmet qui a souvent été pire. Heureusement son rôle de prince régent, le Duc d'Orléans, le fait mourir rapidement, ce qui nous épargne d'autres scènes qui font regretter Philippe Noiret pour le même personnage dans le film de Tavernier " Que la fête commence " qui aurait pu donner de l’appétit pour le talent à notre Gourmet national.

Il faut se réjouir paraît-il que le film ait été tourné en Belgique, que de nombreux techniciens belges aient bénéficié des largesses du tax shelter qui une fois encore sert la gloire du cinéma français. Et de l'ancien régime dans une période d'interrègne peu connue et qui ne manque pas d'intérêt, même si l'exposé qui en est fait ici reste d'un classicisme de bon ton, un peu suranné et sans l'ampleur qu'appelle le sujet. Par exemple, les déplacements en carrosse font penser à des pataches allant de relais de poste en relais de poste. Multiplier les cavaliers d'escorte étaient pourtant à la portée d'une post-production même belge !





443

The Leisure Seeker de Paolo Virzi

Ce titre étrange est le nom donné à un camping car par un couple qui, au soir de sa vie, s'en sert pour une ultime escapade. Ne ratez pas le voyage, il est exceptionnel. Son réalisateur, un briscard du cinéma italien, a ébloui déjà par La Pazza gioia (270) qui, de façon sublime, met en scène des acteurs effervescents. Et c'est sans doute le talent de directeur d'acteurs qui rend ce film-ci exceptionnel. D'autant que un road movie de deux vieux en camping car n'est pas, à priori, le sujet le plus fun qui puisse être. Détrompez-vous et allez vous assoir sur la banquette arrière, vous serez amusés, éblouis, émus et profondément touchés par ces deux personnages, l'un Alzheimer débutant, l'autre cancéreuse en fin de traitement, qui ont le culot de se payer du bon temps. Il ne faut rien dire de plus car la découverte de chaque moment de ce récit crépusculaire est une aube d’espérance. Vouloir encore se faire plaisir, se témoigner d'un amour inoxydable malgré  les coups de canifs, profiter de chaque moment en sachant qu'il n'y en aura plus beaucoup, c'est un bonheur roboratif à partager absolument. Amour, de Michael Haneke (4) sur le même sujet, vous plombait le moral. Ici, vous aurez l'envie d'un bon Chianti et de pâtes fraiches, même si l'on traverse une Amérique " profonde " en y croisant des spécimens humains d'une réjouissante diversité. La Paza gioia déjà traitait de même sous l'angle de la chaleureuse tendresse et de l'humour, un sujet semblable qui nous concerne tous inexorablement : la fin de nos vies. Ici, c'est un bain de jouvence.



444

Laissez bronzer les cadavre de Hélène Cattet et Bruno Forzani

Laisser les bronzer, en effet. C'est le prototype de film parfaitement inutile mais auquel il faut reconnaître d'immenses qualités. Inspiré de l'univers de Jean-Patrick Manchette, une garantie dans le polar " ancienne manière " (je veux dire, avant le numérique) et de l'esthétique bien faisandée de Gérard Fromanger qui faisait nos délices d'artiste militant post soixante-huitard. Le tout dans un style " post Sergio Leone", musique à la manière de Moricone en assaisonnement. Sans oublier les cigarillos immondes et puants. Quelques crapules bien boucanées se préparent à commettre un vol de transport de fonds, comme une croisade contre des Albigeois : tuer les tous.

C'est ensuite que les choses deviennent originales : recluse, la bande de joyeux farceurs se clive (ils ont des opinions différentes sur le partage du gâteau) et sont en plus à la merci d'un flic, façon  Le vieux fusil  qui les tient sous la menace de son arme, mal localisée dans cette planque improbable.

Tout ce petit (im)monde plein de ce savoir vivre propre aux personnages qui incarnent le mal qui est supposé tapi au fond de chacun de nous, se livre à un festival de tire avec des armes à feu qui ont dus perforer les oreilles de l'ingénieur du son et du mixeur. On entend des rafales à chaque instant. Le Jour le plus long à côté, c'est de la bluette pour stand de foire. Mais la bande sonore est très soigneusement construite et je vous recommande le bruit du cuire de la veste supposée portée par celui qui regarde dans ces longs plans de caméra subjective ou le cadre passe dans un aller-retour d'horlogerie, d'un profile à l'autre des deux personnes qui se parlent avec ce raffinement délicat qui charme tant. L'usage des focales courtes pour les très gros plans est parfaitement illustré ; un cinéma pour apprentis cinéastes. Les cinéphiles ne sont pas obligés d'aimer.

Un mot encore, car le travail est très remarquable, sur les effets visuels nombreux et esthétisants qui émaillent le film en lui donnant ce petit côté " nous sommes des artistes " installé déjà depuis l'avant générique ; mais des artistes pleins de phantasmes. Ah ! Ces corps nus couverts d'or (parce que je le veux bien) ou livrés au Shibari dans des lassos, avec un petit peu d'urophilie, quel régale pour les gens qui s'ennuient.

Voilà une nouvelle fois le bon usage qui est fait de l'argent du Tax Shelter, pour tourner (les extérieurs) en Corse, ce qui a un côté très " cinéma belge " comme chacun sait. Oui, sont belges les intérieurs en studio, la postprod image principautaire, et quelques autres éléments noir jaune rouge qui sont l'alibi de ce détournement de fond-là qui, heureusement, fait plus d'heureux que de morts.



445

Three Bilboards Outside Ebbing, Missouri de Martin McDonagh

A voir pour au moins trois raisons. L'exceptionnel travail de scénario. Tout surprend, le spectateur ne peut jamais anticiper ce qui va se passer.

Les acteurs absolument sensationnels, tout en gardant une apparence " ordinaire " de gens comme nous pensons tous qu'il en existe certainement " là bas ". Et un sous texte d'une originalité et d'une rare richesse : c'est un film sur l’ambiguïté, l'incertitude, le double sens.

Comment cette simple démarche, certes originale, d'une mère qui ne peut faire son deuil, va déstabiliser un " petit " monde qui nous est révélé par touches successives ? Chaque moment du film est en soi une pépite. Chaque personnage incarne de multiples facettes de l'esprit humain, dans toutes leurs complexités. Allez voir ce film qui mélange l'humour et la tragédie, la gamme complète des sentiments, les grandeurs et petitesses dont sont capables les gens les plus inattendus. Et n'attendez pas que l'on vous explique le début et la fin de l'histoire. Car l'histoire, c'est la complexité des relations humaines. A-t-elle un début ? Et je doute qu'elle ait jamais une fin. Pour le plus grand bonheur des spectateurs.



446

L'insulte de Ziad Doueiri 

INDISPENSABLE ! Si le cinéma avait besoin de justifier son existence, ce film y contribuerait de façon déterminante. Il m'est difficile parfois de qualifier une film " d'inutile " mais ici c'est radicalement l'inverse. Le film a toutes les qualités que l'on attend d'un spectacle et de celles espérées d'un moment d'humanité, de profonde rencontre avec cette forme de Fraternité si difficile à mettre en œuvre, celle entre ennemis irréconciliables.

Nous sommes à Beyrouth et suite à un incident dérisoire (qui cependant a une forte charge symbolique dans le conflit sans fin du Moyen-Orient puisqu'il s'agit d'eau qui coule) on passe d'un échange peu amène, aux insultes terribles, aux coups puis aux procès. Tout cela est mené de façon magistrale, filmé avec une vivacité qui ne se relâche jamais, interprété par des acteurs tous absolument parfaits. Mais c'est surtout (nouvelle démonstration !) la rare qualité du scénario qui charpente fortement cette histoire, inspirante pour tous les conflits qui opposent les groupes humains, souvent au nom de leurs croyances religieuses, véritables poisons de l'humanité. L'Attentat, du même réalisateur, nous avait déjà convaincu de son courage et de son talent. Ici c'est une magistrale confirmation qui nous en est donnée. Regardez et appréciez en particulier les cadrages fréquemment utilisés qui " taillent " dans le visage et laisse au reste de l'image le soin de le plonger dans un monde qui l'écrase, auquel il est confronté, qui met l'individu et le collectif, face à face au sens propre du terme. Ces faces à faces prennent différentes formes dans ce film indispensable : celui du fils, le personnage central, avec son père. Celui des deux défenseurs, belle idée et grande surprise. Celui des conjoints qui perçoivent les choses différemment, celui de l'information et du respect de la vie privée. Bref tout cela fait de L'Insulte un hommage à l'humanité, celle qui souffre le plus et pour laquelle les chemins de la réconciliation devraient devenir une voie royale.



























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