lundi 5 juin 2017

A VOIX HAUTE

34ème séance avec débat







A VOIX HAUTE - LA FORCE DE LA PAROLE
Documentaire français de Stéphane De Freitas et Ladj Ly (2017 (1h 39min)



VENDREDI 2 JUIN 2017 (CINE DEBAT)
20H30 




Le concours du meilleur orateur du 93. 
Eloquence, concours, université, banlieue, rhétorique, entraînement, compétition,…



On ne savait pas très bien sur quel pied danser à la suite de ce film où la voix était reine.

On ne doutera pas un instant de l’intention progressiste et démocratique des organisateurs de cette manifestation, et même en faisant confiance à la fiabilité d’un jury dont on ne nous dit à peu près rien, on peut conclure aisément à une mise en scène réussie du fameux élitisme républicain. Une rigoureuse égalité des chances au départ, un jury compétent et impartial, une sélection tout à la fois sévère et juste permet au mérite d’accéder à la plus haute gloire, indépendamment de la naissance ou des relations sociales.

Pour d’autres, au rebours, les effets pervers l’emportent sur l’impression positive. On nous présente un alibi beaucoup plus symbolique que réel, qui prétend apporter une compensation suffisante à une inégalité subie à une échelle pourtant autrement importante et cruciale. Pourquoi en faire plus ou crier à l’injustice, puisqu’on en accepte quelques-uns à Sciences-Po… Ne parlons plus de discriminations aux Etats-Unis quand son président est un noir… Pire, loin des valeurs républicaines, on en vient à apporter de l’eau au moulin du libéralisme le plus cynique en donnant du crédit à l’argument synthétisé dans la maxime « Quand on veut, on peut ». Corollairement, ceux qui ne réussissent pas sont soit des fainéants, soit des incapables dépourvus de tout talent.

Autre remarque négative : à la manière d’émissions télévisées de promotion des talents, genre The Voice, on sélectionne des candidats qu’on écrase de compliments dithyrambiques et à qui on fait miroiter des rêves qui ont plus de chances de les détruire quand ils redescendront sur terre que de les combler à long terme.

Mais d’autres viennent répliquer qu’on fait au moins positivement la démonstration que dans des lieux tels que celui-ci, des lieux déshérités, on trouve des personnes telles que celles qu’on nous montre, des personnes remarquables. Loin d’en tirer la conclusion qu’il n’est alors besoin de ne rien faire puisque les bons s’en sortiront toujours, ceux-là parlent des inconséquences d’une société qui ne met pas ses talents potentiels en valeur comme il le faudrait, et pour eux, quand on n’aide pas ces enfants, c’est bien Mozart qu’on assassine.

Un débat parallèle qui s’est renforcé au pot final consistait à savoir si le langage des banlieues était d’une pauvreté telle qu’elle emprisonnait nécessairement ses adeptes ou si au contraire ce langage souterrain était riche d’une créativité telle qu’elle devait susciter l’admiration. On en a généralement conclu qu’il n’y avait peut-être pas une fatalité individuelle, mais que les statistiques montraient bien une fatalité générale. Alors le constat pessimiste d’une société de plus en plus inégalitaire s’est imposé. Or ces inégalités, notre système éducatif est manifestement hors d’état de les corriger de façon satisfaisante.

Au total, si la société actuelle n’incite qu’à peu d’illusions au moins à court ou moyen terme, c’est sans doute quand même l’optimisme et la sympathie qui l’ont emporté en ce qui concerne le film. A ce titre, il a été rapproché spontanément d’autres films qui présentaient un thème comparable, que le prétexte en fût la danse, le chant, les échecs, le sport ou la science. Peu importe la nature du but, peu importe au fond la prise, c’est le processus, c’est la chasse qui a de la valeur. L’apologue du champ labouré de La Fontaine ne disait pas autre chose.

Une dernière remarque en forme de paradoxe que j’ai oubliée au passage. On a, à juste titre, souligné la spécificité de ce film qui, dans le langage, privilégie la parole, ce qui est plutôt inhabituel. Et cependant, au moins dans la victoire finale, il semble bien que ce soit la qualité de la préparation écrite qui ait emporté la décision. A méditer…











Un complément intéressant 
(merci Xavier):


Les concours d’éloquence locaux connaissant un succès grandissant il semblait naturel de récompenser les efforts des associations étudiantes qui les organisent mais également le talent de leurs finalistes,
l’ARES (fédération nationale des Associations Représentatives des Étudiants en sciences Sociales) a donc décidé de leur permettre de s’affronter une dernière fois lors d’une grande finale nationale.
Des candidats issus de toute la France
Les meilleurs candidats des concours des associations locales sont invités à participer à ce concours national.
L’interdisciplinarité est également de mise, les candidats étant issuS de formations universitaires différentes : droit, économie… Les sujets du concours permettent de tester leur éloquence sur des thèmes variés alliant culture générale, questions de société et des sujets plus humoristiques.
Un concours prestigieux et relevé
Parce qu’il réunit les meilleurs jeunes orateurs de France, le concours national d’éloquence est le théâtre de joutes d’une grande qualité. La difficulté est par ailleurs accrue par un calendrier qui met au défi les candidats de préparer leurs plaidoiries en quelques heures seulement ; ainsi les quatre finalistes ne prennent-ils connaissance de leur sujet que le vendredi soir alors que la finale se déroule le samedi matin !





Berry républicain, 11 mai 2017








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