dimanche 11 juin 2017

A MON AGE JE ME CACHE ENCORE POUR FUMER

35ème séance avec débat







À MON ÂGE JE ME CACHE ENCORE POUR FUMER
Drame français, grec, algérien de Rayhana Obermeyer (2017, 1h 30min)



VENDREDI 9 JUIN 2017 (CINE DEBAT)
20H30 




Des femmes  exercent leur liberté au cœur du hammam 
Destins de femmes, sensualité, religion, liberté, interdits, danger,…



Dans le hammam les femmes se frottent le dos. Longuement, sensuellement. Y a pas de mal à se faire du bien.
Hors du hammam les hommes visent plus bas, plus vite. Plus bête et plus brutal. Une brutalité sexuelle du quotidien qui préfigure la brutalité fatale et bestiale qui transforme la constante comédie en ultime tragédie. Quand ils sont à leur meilleur, ils restent à l’état de fantasme ou de rêve. Peu de solutions dans le réel de ce côté-là.
Dans le hammam pourtant tout n’est pas qu’ordre et beauté, luxe calme et volupté. Des tensions sont vite perceptibles. De toutes natures. De tempérament, de parcours personnel, de classe sociale, de politique, de religion. Elisabeth Badinter, la référence féministe dans ce domaine, définit la laïcité comme la séparation de la religion et de la politique. En l’occurrence y a du pain sur la planche. Mais aussi y a rien à lâcher.

Voilà un film donc qui ne mâche ni ses mots ni ses images. Un film lumineux, pas seulement en raison de l’éclat des peaux dénudées. Celui aussi des idées mises sous les projecteurs.
A une époque où les belles âmes sont promptes à prendre la défense des tenues vestimentaires qui disent l’oppression et l’infériorité des femmes, la nudité est éminemment révolutionnaire. 
Par ailleurs et plus localement, on n’a pas manqué de remarquer que les associations ou groupements divers plus ou moins spontanés dont on pourrait penser qu’ils sont au premier chef concernés par les échanges interculturels et le vivre ensemble harmonieux – c’est ainsi qu’ils font habituellement l’objet de beaux articles dans la presse – en l’occurrence brillaient surtout par leur absence. L’ouverture proclamée peut aussi se révéler en fait n’être rien d’autre qu’un enfermement dissimulé quand on va y regarder de plus près. Une ouverture qui n’ouvre que dans un seul sens ne peut être qu’hypocrite. On partage aisément petits gâteaux traditionnels et vêtements folklorique richement colorés. Moins les idées libératrices. Cachez cette liberté que je ne saurais voir ! La réalisatrice, elle, a le courage militant de ne rien cacher et de tout placer sous ses projecteurs. Tartuffe n’aime sans doute pas ces Lumières-là.

Le film fait aussi dans le très concret et le très cru n’est pas que dans les mots. Ce n’est pas par hasard que le cœur de l’histoire soit un accouchement. L’éloge des associations qui viennent en aide aux femmes fut unanime. Que vive le planning familial, et une pensée particulière à cet Homme qui répare les femmes, héros qui suscite autant d’amour que de haine et qui ne peut se déplacer en raison de ses bonnes actions que sous bonne escorte.
Au total, on se demande ce qui triomphe à la fin. L’amour, la poésie et la beauté du monde, ou, au rebours, la bêtise des hommes et des éléments, comme disait Giraudoux. Bref, la connerie humaine, pour parler comme ces femmes qui ne mâchent pas leurs mots.
D’ailleurs le film est en tout point conforme aux mots de la réalisatrice que nous avons présenté en page précédente. Elle disait avoir gagné si au moins quelques femmes à l’issue de la projection retiraient leur voile comme le suggère le plan final où ils s’envolent comme dans un dessin de Folon. Mais comme nous étions entre convaincu(e)s, il n’y eut rien à enlever.




Compléments sur notre blog (dans nos archives): 

https://cinegraphe.blogspot.fr/2015/04/taxi-teheran.html
TAXI TEHERAN

https://cinegraphe.blogspot.fr/2014/06/dans-le-retro.html
NOCES EPHEMERES  de REZA SERKANIAN, etc.

https://cinegraphe.blogspot.fr/2015/01/timbuktu.html
TIMBUKTU

https://cinegraphe.blogspot.fr/2016/06/37eme-seance-avec-debat-lhomme-qui.html
L'HOMME QUI REPARE LES FEMMES



Hasards et coïncidences de l’actualité

http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2017/06/09/31001-20170609ARTFIG00375-elisabeth-guigou-voilee-a-la-mosquee-le-coup-de-gueule-de-celine-pina.php


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Elisabeth Guigou voilée à la mosquée : le coup de gueule de Céline pina
Par Céline Pina Mis à jour le 09/06/2017 à 21:59 Publié le 09/06/2017 à 20:29


FIGAROVOX/TRIBUNE - Pour les élections législatives, la député Elisabeth Guigou fait campagne dans une mosquée en portant le voile. Pour Céline Pina, plus qu'une incohérence idéologique, il s'agit d'une trahison envers sa fonction et ses électeurs.


«Ancienne élue locale, Céline Pina est essayiste et militante. Elle avait dénoncé en 2015 le salon de «la femme musulmane» de Pontoise et a récemment publié Silence Coupable (éditions Kero, 2016). Avec Fatiha Boutjalhat, elle est la fondatrice de «Viv(r)e la République», mouvement citoyen laïque et républicain appelant à lutter contre tous les totalitarismes et pour la promotion de l'indispensable universalité de nos valeurs républicaines.»







Quand la député Elisabeth Guigou se voile à la mosquée pour faire campagne, elle trahit en un geste toutes les valeurs qu'elle est censée incarner.


Elisabeth Guigou est candidate aux législatives dans la 6ème circonscription de Seine-Saint-Denis. Dans ces circonscriptions de banlieue, depuis longtemps, faire de la politique se résume à gérer des clientèles. Et ce, dans un département où l'ampleur des démissions collectives des élus de droite comme de gauche, a fait de ce territoire sinistré le laboratoire des stratégies d'influence des islamistes. Or la candidate du PS, fragilisée par l'émergence d'En marche, craint que son renouvellement ne soit pas assuré. Faute de parole politique forte et de projet réel, elle ne voit de salut que dans le clientélisme à outrance. Elle a donc besoin de donner des gages aux éléments les plus religieux de la communauté musulmane. Ceux qui transformeront peut-être une marque de soumission en manne électorale. Un geste fort valant mieux qu'un long discours, non contente de se rendre à la mosquée pour faire campagne, elle s'est voilée. Pour Henri IV, Paris valait bien une messe. Pour Elisabeth Guigou, le poste et les avantages de député de la Seine-Saint-Denis valent bien une mosquée et le mépris de l'égalité femmes/hommes.
Il faut dire qu'elle avait bien des choses à se faire pardonner: le fait d'avoir soutenu Manuel Valls à la primaire et salué sa vision de la laïcité est considéré comme rédhibitoire par la plupart des associations dites musulmanes de Seine-Saint-Denis, associations regroupées au sein de l'UAM 93, laquelle se distingue par une vision rigoriste de l'Islam, est en pointe dans la revendication d'une loi sur le blasphème, comme sur le combat contre la loi sur le voile à l'école. Il s'agit donc aujourd'hui, pour la candidate du PS, de faire oublier cette erreur de parcours et de donner des gages à une communauté, qui dans sa vision, ne saurait être que soumise au dogme, dont les femmes sont forcément voilées et que l'on n'approche qu'en compagnie de dignitaires religieux.


Faute de parole politique forte et de projet réel, elle ne voit de salut que dans le clientélisme à outrance.


Elisabeth Guigou est donc passé à Canossa. Espérant assurer sa réélection, elle a accepté, elle, élue de la République, de s'exhiber voilée, faisant ainsi non seulement la promotion d'un signe religieux, mais d'un signe qui va à l'encontre de tous nos principes et idéaux. Car le voile n'est pas un accessoire vestimentaire, il a une signification: il témoigne de l'infériorité de la femme par rapport à l'homme, de son impureté et de son impudicité fondamentale. Il est la marque du refus de l'égalité entre les femmes et les hommes et se faisant détruit à la base notre contrat social.

Il ne s'agit pas là d'un geste anodin que vient d'accomplir Mme Guigou, mais d'une trahison de ses devoirs de représentante de la Nation. Dans les pays où l'islam est religion d'état, il n'y a pas d'égalité de droits entre l'homme et la femme, quand la femme n'est pas réduite au rang d'éternelle mineure. Or, cette notion d'égalité des droits entre les êtres humains est une des bases de l'intégration à la cité dans notre pays. C'est la conséquence politique la plus concrète du refus du racisme et du sexisme qui est au cœur de notre constitution. Dans un contexte où l'idéologie islamiste s'appuie sur des traditions extérieures pour mieux s'attaquer aux piliers de notre contrat social et où le voile est utilisé comme une arme de destruction massive des principes fondateurs de notre monde commun, se travestir ainsi pour quelques voix est aussi pathétique qu'impardonnable.
Que pourra bien défendre Elisabeth Guigou à l'Assemblée nationale: une égalité dont elle ne fait guère de cas? Des libertés qu'elle oublie de garantir quand cela ne sert pas ses appétits? Un intérêt général qu'elle n'a visiblement guère de mal à sacrifier à ses intérêts personnels?


Je repense à cette femme, obligée de se voiler à cause des pressions qu'elle subissait dans son quartier.


Je repense à cette femme, obligée de se voiler à cause des pressions qu'elle subissait dans son quartier. Je m'étais permise de lui dire qu'elle n'aurait jamais dû le faire, qu'en France il y avait des lois, que les femmes étaient libres et leurs droits égaux à ceux des hommes. Elle m'avait alors répondu: «Il y a peut-être des lois, mais là où je vis, on fait surtout avec les réalités». Et quand je lui avais rétorqué que nos élus étaient là pour défendre, incarner et faire vivre ces lois, elle avait rigolé en me disant: «Tu sais quand est-ce qu'on les croise tes élus? Quand ils viennent faire leur marché à la mosquée et pour l'Aïd. Bras dessus, bras dessous avec ceux-là mêmes qui nous mettent la pression, qui nous disent qu'être une bonne musulmane c'est être voilée. Leurs meilleurs copains, ce sont les barbus et dans le fond, la remise en cause de la dignité des femmes ne les dérange pas tant que ça.»
Elisabeth Guigou vient de me prouver que hélas, cette femme était peut-être plus lucide que moi. Qu'une élue de la république se laisse ainsi aller à un tel abaissement de sa fonction, qu'elle se permette de mettre une gifle aussi cinglante à toutes les femmes qui se battent pour leurs droits et leur dignité, qu'elle montre par ce geste à quel point elle réduit les Français de confession musulmane à un troupeau de bigots communautarisés ne mérite qu'une seule réponse: la porte. Sans remords ni regrets.


Sur le même sujet:

http://www.lexpress.fr/actualite/politique/une-photo-d-elisabeth-guigou-en-hijab-dans-une-mosquee-de-pantin-interroge_1916402.html



Un extrait d'un compte rendu du livre de Céline Pina:

Droits des femmes, égalité et 
puissance symbolique du corps des femmes

Les pages qui sont consacrées aux droits des femmes et à l’islamisme sont particulièrement intéressantes. Céline Pina montre bien en quoi la question du corps des femmes est un enjeu stratégique pour les islamistes et comment ils entendent en faire un objet soumis afin de soumettre, à sa suite, l’ensemble de la population.

Cela pose, dans un contexte nouveau, la question de la frustration sexuelle utilisée comme arme dans une idéologie qui apparaît nettement comme proto-fasciste. De ce point de vue, le fait que l’habillement devienne aujourd’hui un enjeu politique invite le législateur à se saisir de la question. De ce point de vue, il convient de rappeler ici le texte de notre Constitution, qui dit : « Au lendemain de la victoire remportée par les peuples libres sur les régimes qui ont tenté d’asservir et de dégrader la personne humaine, le peuple français proclame à nouveau que tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés. Il réaffirme solennellement les droits et libertés de l’homme et du citoyen consacrés par la Déclaration des droits de 1789 et les principes fondamentaux reconnus par les lois de la République »[5].

On doit ici en comprendre les enjeux. La Res Publica ce principe d’un bien commun qui est à la base de la République, et qui découle de la souveraineté, implique la distinction entre un espace privé et un espace public. Cet espace public est constitué tant par un processus d’exclusion que par un processus d’inclusion. La contrepartie du processus d’inclusion (sans distinction de race, de religion ni de croyance) doit être l’exclusion radicale de ceux qui rejettent ce principe.

http://www.comite-valmy.org/spip.php?article7105




















"Parler avec ces femmes, dialoguer, les inciter à la réflexion et au choix me semble plus productif. Et si, en sortant de mon film, des filles, des femmes, même une poignée, arrachent leur voile, alors je serai heureuse." (Rayhana)



Berry républicain, 11 mai 2017








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