samedi 22 avril 2017

LUMIERE! L'AVENTURE COMMENCE

28ème séance avec débat







LUMIERE ! L’AVENTURE COMMENCE
Documentaire de Thierry Frémaux avec Auguste et Louis Lumière. (1h30)



VENDREDI 21 AVRIL 2017 (CINE DEBAT)
20H30



Les débuts du septième art, le cinéma dans toutes ses composantes. 
Archives, invention d'un art nouveau, plans et mouvements de caméra, technique et témoignages,…



Ces images exceptionnelles sont bien servies par le commentaire sobre mais toujours juste et pertinent de Thierry Frémaux.
Nous avons pu bénéficier de l’expertise passionnée de MM. Pascaux et Loucif, pas toujours d’accord entre eux, ce qui n’a fait que pimenter encore un peu plus le débat.
Citations
Il  n’y a qu’un seul endroit possible pour la caméra. (Howard Hawks) Les Lumière mettent toujours leur caméra à cet endroit-là. Exemples éclairants, un parmi tant d’autres : les inondations, les chevaux, la foule.
Le cinéma, c’est la mort au travail. (Cocteau) Toutes ces personnes, jeunes, âgées, qui vivent devant nous par la magie du cinéma, qui se distraient ou qui travaillent, qui sont si présents, qui sont nos contemporains le temps d’une soirée, nous savons – même les bébés – qu’ils ne sont plus. Le sentiment est troublant.
L'exotisme
Allez savoir pourquoi, dans ce domaine ce sont les clichés japonais qui ont capté immédiatement notre attention, du combat de Kendo à la fumerie d'opium. A moins que la réponse ne soit dans la photo ci-dessous...
Distance historique, permanence et éloignement des points de vue.
L’époque, qui ne pensait pas comme nous.
 Exemple flagrant : la colonisation. Comme ces belles dames sont odieuses ou au moins horriblement condescendantes (pour nous), comme elles sont distinguées et généreuses (pour eux). Plus particulièrement, le point de vue est celui d’industriels riches et ayant une parfaite bonne conscience en ce qui concerne leur rôle dans la société. Pas loin de la propagande médiatico-financière de notre temps : ce sont les patrons qui créent les richesses, comme les riches industriels sont bien, comme les classes populaires ont de la chance d’être à leur service… Les ouvriers sont au mieux sujets de visions pittoresques. On a été frappé d’autre part de voir à quel point les classes sociales se distinguent fortement par la tenue, ce qui s’est bien estompé de nos jours. On n’a pas exploité le positionnement idéologique des Lumière sous l’occupation allemande. Des écrits qui laissent supposer un pétainisme trouble et troublant, mais sans adhésion excessive, si on en croit les historiens. Surtout une propension à vouloir faire prospérer leurs affaires, quel que soit le régime.


Curiosité et précision:
Lors de la séance du 28 décembre 1895, au Grand Café, boulevard des Capucines, à Paris, on n'a vu ni L'Arrivée du Train ni L'Arroseur arrosé, les deux films les plus célèbres.

Le programme complet de la première séance publique payante, à Paris, compte 10 films, tous produits en 1895 :

La Sortie de l'usine Lumière à Lyon ("vue" documentaire)
La Voltige ("vue comique" troupier)
La Pêche aux poissons rouges ("vue" familiale : le fils d'Auguste Lumière, alors bébé, pêche dans un aquarium)
Le Débarquement du congrès de photographie à Lyon ("vue" documentaire)
Les Forgerons ("vue" documentaire)
Le Jardinier ("vue comique")
Le Repas de bébé ("vue" familiale : le fils d'Auguste Lumière)
Le Saut à la couverture ("vue comique" troupier)
La Place des Cordeliers à Lyon ("vue" documentaire)
La Mer ("vue" documentaire : baignade de jeunes citadins)

Le film L'Arrivée d'un train en gare de La Ciotat n'est pas projeté ce jour-là, mais le sera par la suite, remportant un énorme succès.




Plusieurs références ont été fournies au cours de cette soirée.
Catherine : le film où l’on voit Proust.




Jack : éloge de Louis Aimé Augustin Le Prince, mystérieusement disparu depuis Bourges. Le véritable inventeur du cinéma ? Peu crédible si on en croit la notice suivante de Wikipédia, mais la mémoire de cet étonnant inventeur était bonne à raviver :

À cette date (1888), Le Prince est sans doute sur la bonne voie avec son appareil que l'on a baptisé « Mk2 », mais il lui manque, comme à tous les chercheurs, une étape, celle de l'invention en 1888 par l'Américain John Carbutt du film souple transparent en nitrate de cellulose, commercialisé dès 1889 par l'industriel américain George Eastman, sous la forme de galettes de 70 mm de large. Le Prince, malheureusement, meurt ou disparaît (16 septembre 1890) avant la commercialisation de cette invention fondamentale qui met fin à la période que l'on appelle le précinéma.



A la fin, un jeune passionné de cinéma, actuellement militaire, est venu me dire tout le bien qu’il pense du documentaire JODOROWSKY'S DUNE (2013).


En 1975, le producteur français Michel Seydoux propose à Alejandro Jodorowsky une adaptation très ambitieuse de "Dune" au cinéma. Ce dernier, déjà réalisateur des films cultes "El Topo" et "La Montagne sacrée", accepte. Il rassemble alors ses "guerriers" artistiques, dont Jean Giraud (Moebius), Dan O'Bannon, Hans-Ruedi Giger et Chris Foss qui vont être de toutes les aventures cinématographiques de science-fiction de la fin du siècle ("Star Wars", "Alien", "Blade Runner", "Total Recall" etc.).
Le casting réunit Mick Jagger, Orson Welles, Salvador Dali, David Carradine ou Amanda Lear, mais également son jeune fils Brontis Jodorowsky, Pink Floyd et Magma acceptent de signer la musique du film… L'équipe de production recherche 5 millions de dollars pour finaliser le budget et se heurte à la peur des studios hollywoodiens qui craignent le tempérament de Jodorowsky...

Magnifique documentaire sur le cinéma, très bien monté, avec une progression linéaire et une certaine authenticité de la part des interviewés. Connaissant Jodorowsky, ainsi que les autres artistes qui ont travaillé avec lui sur le projet, le documentaire réussit ce tour de force à nous faire voir et imaginer ce qu'aurait pu être ce Dune. L'autre tour de force de ce documentaire, c'est également d'ouvrir une fenêtre sur l'intimité et le "monde" dans lequel vivent ces gens. On peut y voir des "poètes", des "illustrateurs", des "musiciens", etc. vivant dans un confort et un monde complètement déconnecté des réalités. Jorodowsky s'affiche alors en tant que gourou, un Dieu, ayant le mépris et le culot de croire qu'il détient là un objet nécessaire - voire vital - à l'humanité! Voyageant sans cesse, virevoltant d'un hôtel de luxe vers un restaurant de luxe, coupé des réalités, tout un monde de nantis pensant apporter la lumière à l'Humanité.

Tout le monde (du moins les amateurs de cinéma) connaît le « Dune » de David Lynch, diversement (euphémisme) apprécié par les uns et les autres. En revanche, on connaît beaucoup moins (et pour cause) l'adaptation qu'avait prévu de réaliser Alejandro Jodorowsky, projet aussi fou que monumental qui ne verra, hélas, jamais le jour. Premier constat en découvrant de documentaire : Jodorowsky est fou. Un fou sympathique, débordant d'idées et de volonté, mais un fou quand même. Pour le reste, si ces 90 minutes apparaissent parfois un peu longues, elles retracent avec humour et même une certaine émotion le long processus créatif notamment mis en place par Michel Seydoux, producteur aussi patient que motivé. Pour le reste, si la frustration est inévitable lorsque l'on découvre les nombreux dessins ou encore les classiques de science-fiction plus fameux les uns que les autres que la genèse de l'œuvre aurait inspirée, sans oublier la présence des Pink Floyd à la bande-originale, le casting apparaît, lui, totalement délirant (David Carradine, Amanda Lear, Mick Jagger, Orson Welles et même Salvador Dali : si vous connaissez plus iconoclaste!!) et presque attirant au quinzième degré... En tout cas on apprend pas mal de choses sur un film qui, certes, nous aurait sans doute laissé perplexe à bien des égards, mais aurait été sans nulle doute follement originale, audacieuse et personnelle : pour cela, merci à Frank Pavich de nous avoir concocté ce docu vraiment intéressant et même assez rafraîchissant : en un mot, un film (doublement!) à découvrir.


Jean-Claude a attiré notre attention sur les 70 ans du tournage de Jour de Fête de Jacques Tati (1947) et sur les 50 ans du Grand Meaulnes de Jean-Gabriel Albicocco (1967).







Vendredi 9 juin 2017 Projection du film « Le Grand Meaulnes »   Pour célébrer les 50 ans du tournage du film de Jean-Gabriel Albicocco.




Sur ces deux dates, qui concernent notre environnement local, Sainte-Sévère dans l’Indre et le département du Cher (Epineuil-le-Fleuriel, Bourges, La Chapelle d’Angillon,…), Jack Pascaux nous a également régalé de nombreuses anecdotes personnelles.

Enfin, au moment où notre association s’apprête à se rendre sur le terrain des Lumière à Lyon, il n’est pas inutile de se reporter à notre précédente visite sur les terres où Tati a tourné Jour de Fête.






Et puisque Georges Sadoul est honoré au générique de fin, je ne manque pas l'occasion de dire que je lui sais particulièrement gré de nous avoir si brillamment éclairé sur les origines du cinéma.

Quelques lignes de ce grand historien du 7e art:


Louis Lumière, qui réalisa en 1895 quelques douzaines de films, choisit ses sujets à la façon des photographes amateurs qui avaient fait la fortune de son usine de produits photographiques. Mais sa technique fut raffinée: il était l'un des premiers photographes de son temps, un spécialiste de l'instantané, il avait le plus grand sens de la composition et du cadrage de ses sujets. 

En 1895, les premières représentations du cinéma se multiplieront. 

Mais aucun de ces spectacles ne fut accueilli par le succès énorme que remporta le Cinématographe Lumière, à partir du 28 décembre 1895, au Grand Café, boulevard des Capucines, à Paris. 

Des dizaines d'opérateurs, formés par Louis Lumière, répandirent son appareil dans le monde entier, imposant à la majorité du globe le mot Cinématographe (ou ses dérivés Cinéma, Ciné, Kino, etc.) pour désigner un spectacle nouveau.

Le premier film de Louis Lumière, La Sortie des Usines - presque une bande publicitaire - fut projetée en public au cours d'une conférence sur le développement de l'industrie photographique en France.


La série de ces films se trouve être, en même temps qu'un album de famille, un documentaire social non intentionnel sur une riche famille française à la fin du siècle dernier. Lumière donne le tableau d'une réussite bien assurée, et ses spectateurs se voient sur l'écran tels qu'ils sont ou voudraient être.

Les deux films les plus célèbres et le plus souvent imités de Louis Lumière, L'Arrivée d'un Train et L'Arroseur arrosé, contiennent en germe la possibilité d'importants développements ultérieurs. 




Dans ce film [L'Arrivée d'un train], Louis Lumière avait utilisé toutes les ressources d'un objectif à très grande profondeur de champ

Tous les plans successifs dont use maintenant le cinéma ont été en fait utilisés dans L'Arrivée d'un Train, depuis le plan général du train  qui arrive à l'horizon jusqu'au plan rapproché. Ces plans ne sont pourtant pas séparés, découpés, mais liés par une sorte de travelling inverse. 



L'Arroseur arrosé n'a pas les qualités techniques de L'Arrivée d'un Train. Mais son scénario assura son succès. 

La réalisation technique n'est pas excellente: photo grise, cadrage médiocre, décor naturel trop feuillu et par là confus. Mais le film triompha par son gag fameux. 

Le succès du premier récit par le film ouvre la voie à l'art du film. 

L'art du cinéma naissant, comme jadis celui du théâtre, choisit comme premier grand drame La Passion du Christ. Ce fut, croyons-nous, la Société Lumière qui donna le départ à cette série. 


Les apports de Louis Lumière et de ses opérateurs sont considérables. Mais le réalisme lumérien, qui reste dans une certaine mesure mécanique, refuse au cinéma ses principaux moyens artistiques.

Pour en sortir, le film devait apprendre à raconter une histoire, en employant les ressources d'un art voisin: le théâtre. Ce que fit Georges Méliès. 


Louis Lumière fut le premier opérateur d'actualités quand il filme, en juin 1895, le Congrès de Photographie descendant de bateau à Neuville-sur-Saône. 






Hasard ou pas? On a reçu ceci, à vous de voir s'il y a un rapport...





Voir aussi PAUSE CRITIQUE de décembre 2017:






Et pour ne pas oublier...

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L'Université populaire du Pays de Vierzon
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