samedi 2 avril 2016

LA SOCIALE

27ème séance avec débat





LA SOCIALE
Film de Gilles Perret (2016, 1h24). 


CINE DEBAT VENDREDI 1er AVRIL à 20h30
en présence du réalisateur


John Ryan, président de Ciné Rencontres,
et Gilles Perret, réalisateur du film  La Sociale.

Sécurité sociale, société, ...


Débat avec l'association Ciné Rencontres. Ouvert à tous. 

Un film de Gilles Perret, en présence du réalisateur.


Il paraît que le film a été fait avec de petits moyens. Financiers, je veux bien le croire. Intellectuels et humains, c’est tout le contraire. Sous cet angle, c’est vraiment un grand film. 

Nous le disons souvent à Ciné-Rencontres. Il y a deux types de films qui nous importent (critère plus essentiel encore que la qualité du film), à savoir les films qui se moquent du public et ceux qui le respectent. Et celui-ci fait plus que de respecter le public, il l’élève, le grandit et le rend meilleur. Et en plus la qualité est au rendez-vous. Un régal pour les participants à cette soirée. 


Comme Les Trois vies du chevalier sur la laïcité : un film à montrer dans tous les établissements scolaires,


Un film comme celui-là ne peut que compter dans les jours heureux de Ciné Rencontres.


Un film d’harmonie.
Le montage, le rythme, les enchaînements, l’humour, la surprise, les archives, les rencontres militantes, les discours savants, et point d’orgue les obsèques d’Ambroise Croizat. L’histoire qu’on veut réécrire en faisant oublier le principal protagoniste (caricatural Rebsamen !) se heurte soudain à la force des faits constitués en archives. Les obsèques de Croizat au père Lachaise réactivent les grandes dates du prolétariat. La Commune de 1871, les préfascistes d’avant-guerre (obsèques de Barbusse et de Vaillant-Coururier), les victimes d’après-guerre (les camps, la résistance). Un montage précis de scientifique (le réalisateur est ingénieur de formation) au service de ce qui pourrait paraître son opposé, à savoir la poésie. Car c'est aussi un film sensible et émouvant. 


Etonnant casting. 
Où est-il allé chercher tout cela ? Des économistes clairs et percutants. Un nonagénaire dans la lignée des monstres sacrés du cinéma français de cette époque. Un personnel d’hôpital hors du commun. Comment ça s’appelle, spécialiste du foie ? Hépatologue ? Epatante, en tout cas. Et la fille d’Ambroise Croisat dont l’amour et l’admiration sont autant dans les yeux que dans le propos. Emotion maximale et potentiellement lacrymale. Et Michel Etiévent, qui en fait une affaire personnelle d’une façon d’autant plus convaincante qu’elle est véritablement existentielle. 

Si ce film n’est pas remboursé par la Sécurité sociale, c’est qu’elle ne remplit plus le rôle qui était le sien à l’origine.






  Si une société doit être jugée à l'aune de sa capacité à soutenir ses membres du « berceau à la tombe » dans un souci d'égalité et de solidarité alors la société française sera bien notée. C'est bien la thèse développé par Gilles Perret dans son film. Tout n'est pas parfait dans le meilleur des mondes, surtout pas d'angélisme de sa part mais notre « sécurité sociale » fonctionne plutôt bien depuis sa création par des indignés comme Ambroise Croizat (voir les documents de Jean-Marie sur le blog.)

      Devant un parterre fourni et largement en accord avec la prise de position du réalisateur on a exposé clairement la naissance de l'institution par des hommes courageux et convaincus de la nécessaire solidarité de tous les citoyens pour venir en aide à chacun d'entre nous  en des temps difficiles de mauvaise santé, de handicap, de chômage etc.

     Devant un autre parterre on aurait parlé longuement du « trou de la sécu » de l'assistanat de la dé-responsabilisation et d'autres thèmes chers à ceux qui ont une certaine vision du monde. Cela aurait été avancer en terrain miné tellement était convaincant et rigoureux dans sa démonstration le réalisateur, sa détermination ne cédant pas la place à la hargne, sa foi dans le pouvoir du peuple à la base de son optimisme.

     Certes on a critiqué la médecine rentable plus attrayante que le train-train de l'hépatologue témoin, certes certains mariages immobiliers public/privé posent question et le public a pu aborder en toute liberté toutes les  autres questions qui le taraudaient. Encore une fois un film qui devrait être préconisé par la sécurité sociale tout comme Ciné Rencontres mais Jean- Marie l'a déjà dit.
John




Pour en savoir plus sur Ambroise Croizat : 


Ambroise Croizat est un homme politique français, né le 28 janvier 1901 à Notre-Dame-de-Briançon (Savoie) et mort le 11 février 1951 à l'hôpital Foch de Suresnes. Il fut l'un des fondateurs de la Sécurité sociale et du système des retraites en France. Il fut également secrétaire général de la Fédération CGT des travailleurs de la métallurgie et ministre du Travail et de la Sécurité sociale de 1945 à 1947.

(On y mentionne Vierzon)


Une photo qui prend un sens particulièrement fort quand on a vu le film: l'attachement extraordinaire d'une fille à son père. 



L'auteur est un intervenant essentiel du film. Rappel de ses titres :

La sécurité sociale, de Michel Etiévent, éditions GAP
Ambroise Croizat ou l’invention sociale, de Michel Etiévent, éditions GAP



L'équipe de Ciné Rencontres fait connaissance avec Gilles Perret.
Contact d'emblée facile et sympathique. 

Même chose avec le public.
Il faut dire que la salle est toute acquise et sait bien pourquoi elle est là ce soir.
Personne ne sera déçu, bien au contraire !



Accueil de Francis Fourneau, félicité pour sa récente médaille du mérite cinématographique.
Qu'il rende possible des soirées comme celle-ci fait partie de ce type de mérites.

Première intervention.
 Le public de Ciné Rencontres est au rendez-vous, et c'est un public averti. 

Les habitués reconnaîtront ici Marie-Hélène (derrière Jean-Claude).
 C'est l'occasion de rappeler notre partenariat avec le Café Repaire de l'Auberge de jeunesse de Vierzon.

Edwige, toujours concernée par les séances, mais particulièrement au fait du sujet de ce soir.


Parmi les intervenants, des professionnels de la Sécurité sociale comme des participants actifs lors des dernières manifestations contre les atteintes aux droits du travail.
L'heure est la résistance. C'est bien un des thèmes forts du film.

C'est fini, on commence à partir, mais on aura des choses à dire jusqu'au dernier moment. 


Gilles fixe les prochains rendez-vous et donne ses prochaines attentes.
Bientôt, on se pressera devant la table qui propose ses films précédents en DVD.

Maintenant les annonces de Ciné Rencontres.
Un prochain film social : Comme des lions !
Et puis un compte-rendu forcément élogieux sur notre blog !

Débats prolongés au cours du pot traditionnel. 

On a du mal à lâcher Gilles Perret. Vivement qu'il revienne à Vierzon !


Photos Soraya Aliche



VIERZON ET CROIZAT

Merci à Michel qui m’a permis de connaître cette image qui, selon ses propres termes, « pourrait bien inciter à fêter (réhabiliter même, après la projection de La Sociale) Ambroise Croizat le 22 Mai prochain ! »


Voir aussi le commentaire de Michel en bas de cette page.

Rappel : 
L'EHPAD de Vierzon d'où provient cette photo est mentionné dans Wikipédia dans la rubrique HOMMAGE ET POSTERITE.


https://fr.wikipedia.org/wiki/Ambroise_Croizat

JMF :
Je reviens d’Allemagne avec peu de temps de cerveau disponible pour répondre à mes mails. J’ai enfin le temps de te remercier de ton envoi, important en effet, et qui non seulement m’avait échappé, mais dont la référence m’échappe toujours (je ne l’ai pas trouvée sur Google…). Si tu l’avais, merci de me la communiquer.
Bien entendu, j’ai mis sur le blog.


Michel :
 La seule référence à ma connaissance est cette photo prise dans l'entrée de la maison de retraite Ambroise Croizat, à VZ, ds le quartier du clos du Roy, à quelques pas de chez moi.
Je vais tenter d'en savoir plus. Est-ce que le nom de Loi Croizat fût donné symboliquement ce jour là?
Ou est - ce ce jour là que la Loi prit effet ?
..à suivre..




Question de notoriété 
Les pays où Ciné Rencontres est le plus regardé. 





Zoom sur deux séquences
 (un peu de complexité).

Le vieux militant et les jeunes étudiants.
Pas de langue de bois. 
Nous, nous étions engagés (communistes, principalement). Maintenant, ce n’est plus le cas. Vous ne l’êtes plus. Mes enfants ne le sont plus. Pas davantage mes petits-enfants.
Et pourtant.
 Aucun mépris, au contraire. Un discours engagé, et même passionné, alors qu’il pourrait baisser les bras et s’installer dans sa résignation.
Résultat.
Dans le film.
Une synthèse finale dans laquelle on s’aperçoit qu’ils ont, ces jeunes, tout compris, tout assimilé, et que leur esprit critique et de synthèse est de très haut niveau. Réussite pédagogique évidente.
Dans le débat.
Ce constat ne doit pas servir à jeter l’opprobre sur une génération. Les récentes attaques contre le code du travail ont montré leurs capacités à se mobiliser. Si l’engagement à disparu, en sont-ils fautifs ? Ils sont ce que la génération précédente les a faits. Une génération précédente plutôt gâtée qui ne se comporterait pas forcément mieux dans le contexte difficile dans lequel se débattent les plus jeunes. Probablement moins bien encore.


L’ancien directeur de la sécu et le nouveau.
Ce qui est dit.
J’ai connu le premier. J’ai été dur avec lui, je le regrette maintenant. J’étais jeune, tout feu tout flamme. Sûrement injuste avec lui. Je n’arrêtais pas de l’engueuler, de lui reprocher de ne pas en faire assez.
(Le nouveau directeur :) Maintenant, vous ne pourriez plus le faire. On est plus encadré.
Ce que dit (implicitement) l’image.
Avant, on pouvait encore y croire. C’est pour ça qu’on était si exigeant, voire si dur avec les premiers dirigeants. Maintenant, avec des gens comme vous, on sait que c’est fichu. C’est le règne technocratique de l’argent.


 Néologisme.
 Quand Gilles Perret vaillantise Croizat.


vaillantiser v tr dir 
 Action de redonner tout son lustre, tout son éclat, toute son importance, à une personnalité qui la méritait amplement et que l’histoire avait oubliée malencontreusement sur le bord de son chemin. 
Plus simplement :
Action de remettre dans la lumière de l’histoire quelqu'un qui en avait été indûment écarté.  

Ex : "C’est en 2015 que pour la première fois on a vaillantisé quelqu’un, et ce quelqu’un, c’était Edouard Vaillant lui-même." 

N’hésitez pas, qui que vous soyez, à l'employer partout par exemple dans des phrases du genre : Ils veulent vaillantiser Vaillant, Il a vaillantisé Croizat, etc. 



Clin d’œil.
Après la projection, plusieurs nous ont rappelé qu’il serait bien de concrétiser notre vieille idée d’un festival du film social à Vierzon. Notamment Jean-Claude, qui prolonge par ces renseignements : 

http://www.vivredebout.be/
http://massiliazoom.wix.com/massiliazoom#!past-productions/c1bf2
http://www.socialjusticefilmfestival.org/?page_id=31
http://www.fondation-itsrs.org/festival-film-social.html

J'aiI parcouru en vitesse mais à priori il n'y a pas en France de vrai festi de ce type...

BON WE


Partenariats
On l'a dit dans notre page ACTU MARS 2016, mais il est bon de le redire ici. Gilles Perret était en visite dans le Cher dans le cadre d'un partenariat dans lequel les villes de Bourges et de Vierzon étaient reliées. 
Rappel :


               CAFE REPAIRE DE VIERZON
de "Marie-Hélène Lasserre
Bonjour,
Le 8 mars, nous avons évoqué  la création de la Sécurité sociale avec la conférence gesticulée "1945, on continue...", je me permets donc de vous transmettre cette annonce, tout en espérant ne pas trop encombrer vos boîtes mail.
Pour le café repaire,
M-H 

                 MAISON DE LA CULTURE DE BOURGES
Bonjour à toutes et tous,
Frédérique Barnier (maîtresse de conférences en sociologie et cheffe du département Carrières sociales à l'IUT de Bourges) et moi-même vous informons de la projection en avant-première le jeudi 31 mars 2016 à 21h au cinéma de la Maison de la culture de Bourges (12 boulevard Clemenceau) du film « La Sociale ».
Lien sur le film : http://www.lasociale.fr/

La diffusion de ce film documentaire, qui intervient dans le cadre des  70 ans de la Sécurité sociale, sera suivie de l'intervention de Gilles Perret, le réalisateur, ainsi que de Colette Bec, professeure de sociologie à l'université Paris-Descartes et membre du laboratoire LISE-CNRS, auteure de nombreux ouvrages, notamment « De l'État social à l'État des droits de l'Homme ? » (PUR, 2007), et, plus récemment, « La Sécurité sociale. Une institution de la démocratie » (Gallimard, 2014).

Lien sur Gilles Perret : https://fr.wikipedia.org/wiki/Gilles_Perret
Lien sur Colette Bec :  
http://lise-cnrs.cnam.fr/les-membres-du-lise/colette-bec-621068.kjsp

À l'issue de cette intervention, Gilles Perret et Colette Bec répondront aux différentes questions du public.

Cette soirée, qui procède d'un partenariat entre le cinéma MCB, le laboratoire CEDETE (université d'Orléans) et le département Carrières sociales (IUT de Bourges), est ouverte à toutes et tous dans la limite des places disponibles : le prix de la séance correspondant au prix habituellement pratiqué.

Lien sur le cinéma MCB : http://www.mcbourges.com/la-saison/le-cinema

Cordialement,

Laurent AUCHER

Maître de conférences en sociologie à l'université d'Orléans (IUT de Bourges)
Co-directeur des études (département Carrières sociales, IUT de Bourges)
Chercheur au CEDETE (université d'Orléans)
Membre associé au LCSP (université Paris Diderot)

Lien CEDETE : http://www.univ-orleans.fr/cedete/laurent-aucher
Lien LCSP : http://lcsp.univ-paris-diderot.fr/Aucher






Pour un point de vue complémentaire sur ce thème :

http://vaillantitude.blogspot.fr/2016/04/ambroise-croizat.html










Retour sur un titre voisin.

Vive la sociale ! est un film français réalisé par Gérard Mordillat, sorti en 1983.
Maurice Decques est un Parisien, né du mélange détonnant d'un père communiste et d'une mère anarchiste. Il vit dans son quartier de Ménilmontant depuis son enfance, et continue à y vivre, chez ses parents, après son mariage avec une violoncelliste hongroise, peu sensible aux charmes du communisme réel.






Mais la dernière image, ce sera celle d'Ambroise Croizat.
On lui doit bien cela.




Une conférence du Café Repaire dans le sujet 

Berry républicain 8 mars 2016








COMPLEMENTS, PROGRAMMES, PHOTOS, BANDES ANNONCES,...
    Cliquez sur le lien ou sur l'image.

http://cinelumiere-vierzon.info/



Vous n'avez pas manqué de remarquer la rubrique ART ET ESSAI... et le lien
CINE RENCONTRES.





Carte d'adhérent.
NOUVEAU. Tarif de 5 euros sur présentation de la carte d'adhérent de Ciné-rencontres à la caisse.  (Ce tarif est appliqué uniquement sur les films sélectionnés dans le programme de Ciné-rencontres.)
N'hésitez pas à nous la demander.
Rappel du tarif d'adhésion: 10 euros pour un an (de date à date) avec possibilité d'affilier 2 personnes si on le souhaite pour ce montant (chacune aura sa carte, ce qui revient à 5 euros l'adhésion avec cette option couple" au sens très large: amis, relations,...). 5 euros pour étudiant ou chômeur (possibilité également d'adhésion "couple", ce qui revient alors à 2,50 euros).
Ne vous souciez pas de la date de renouvellement: nous vous contacterons le moment venu. 












Vous pouvez remplir cette fiche chez vous, après l'avoir copiée et collée (par exemple) dans un traitement de texte (Word,...). 


Merci pour votre soutien. 

















Précision utile: les séances Ciné Rencontres sont ouvertes à tous, et pas seulement aux membres de l'association. Même chose pour notre pot d'après débat.




1 commentaire:

  1. Bonjour .
    Cette année , le premier Mai est un dimanche
    le huit Mai également un dimanche
    et le vingt - deux Mai aussi , un dimanche.
    Alors , suite au documentaire de Gilles Perret "
    la Sociale",pourquoi ne pas saisir le hasard de ce calendrier 2016 pour fêter AMBROISE CROIZAT ,puisqu'en la mise en place des mesures pour la sécurité sociale prirent effet ...un 22 MAI .(SOURCE , MAISON DE RETRAITE AMBROIZE CROIZAT,VIERZON, ,DANS LE SAS D'ENTRÉE)
    Michel Clodong

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